Michaëlle Jean a rencontré à Goma, au Congo, des victimes d'agression sexuelle-par Alexander Panetta

Publié le par Munsa Nzinga Kandombe

Michaëlle Jean a rencontré à Goma, au Congo, des victimes d'agression sexuelle

 


20 avril 2010 20:33

       

GOMA, Congo - Malgré le massacre de sa famille, auquel elle a miraculeusement survécu, et le viol collectif dont elle a été victime, une Congolaise a choisi un prénom signifiant "victoire" pour l'enfant née à la suite de cette agression sexuelle.

Honorine Kabuo est l'une des 36 000 femmes traitées au HEAL Africa, un centre hospitalier à Goma financé par le Canada.

En 2001, Mme Kabuo, son époux et son fils unique, alors âgé de quatre ans et demi, ont été attaqués par des membres de l'Interahamwe, milice ayant joué un rôle central dans le génocide au Rwanda, en 1994.

Ces miliciens ont massacré sa famille à la machette. Honorine Kabuo a ensuite été violée par quatre de ces hommes. Les miliciens l'ont poignardée dans l'estomac, avant de lui trancher le cou et de la laisser pour morte.

Mme Kabuo a par la suite été retrouvée gisant dans son sang par des amis, qui l'ont transportée à Goma pour y recevoir des soins.

Mardi, aux côtés d'autres victimes, Mme Kabuo se trouvait à l'aéroport de Goma pour souhaiter la bienvenue à la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean. Elle a expliqué qu'elle était heureuse de la visite de Mme Jean en raison de l'aide qu'elle avait reçue de la part du Canada.

De son côté, Michaëlle Jean était de passage à Goma pour visiter le centre hospitalier de HEAL Africa, qui a reçu 15 millions $ d'aide de la part du Canada au cours des années et où Mme Kabuo a été l'une des premières femmes traitées.

Alors qu'elle rencontrait des travailleurs de l'établissement, la gouverneure générale peinait à retenir ses larmes. Elle a notamment appris que l'âge des femmes agressées sexuellement dans la région variait entre cinq et 70 ans.

Après avoir été violée, Honorine Kabuo, aujourd'hui âgée de 35 ans, a appris qu'elle était infectée par le VIH, tout comme le bébé qu'elle portait dans son utérus.

Elle a reçu des traitements médicaux et psychologiques, des médicaments contre le VIH et des consultations pour l'aider à accepter une enfant engendrée par un assassin.

Mardi, Honorine Kabuo a admis qu'il lui avait été difficile d'aimer sa fille les premiers temps.

Mais il y a une chose cependant que les miliciens ne sont pas parvenus à lui enlever. Neuf ans après le massacre de sa famille et avoir été violée, Honorine Kabuo est toujours en vie.

Et tellement reconnaissante d'avoir survécu à ce jour tragique qu'elle a décidé de nommer sa fille Ushindi, mot signifiant "victoire" en swahili.
Source:  ALEXANDER PANETTA

 

 

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