MARIE-CLAIRE YANDJU DEMBO LETSHU,
MARIE-CLAIRE YANDJU DEMBO LETSHU
Professeure à la faculté des sciences (département de microbiologie) de l'Université de
Kinshasa (UNIKIN), spécialiste de la biologie moléculaire et coordonnatrice du Réseau congolais des acteurs de l’innovation (RCAI), elle a inventé un prototype de fermenteur de manioc susceptible
d'éliminer totalement la toxicité en cyanure, dangereux pour l’organisme humain, de ce tubercule très prisé au Congo.
Par son processus de transformation, la température et le temps de fermentation (30
heures au lieu de 72 heures) sont réduits et le produit fini devient bien plus sécuritaire à la consommation et évite aux consommateurs d'être exposés à des problèmes de santé grave qui sont
irréversibles.
Son invention portée sur la production d’un micro-ferment s'inscrit dans le cadre de ses
activités de création d'une industrie alimentaire dans le pays. En juin 2011, elle a gagné à Kinshasa le prix de l'inventeur congolais représentant 10.000 dollars.
- Voici le genre de problème typique que son invention permet d'éviter:http://www.lavoixdelamerique.com/content/de-nouvelles-sequelles-du-cyanure-de-manioc-identifiees/1649709.html
- Pr. Yandju est aussi membre du tout nouveau "The COMESA Innovation Council" créé en
avril 2013: http://www.comesa.int/index.php?option=com_content&view=article&id=659%3Ainnovation-council-inaugurated&catid=5%3Alatest-news&Itemid=41
Il existe énormément de produits dérivés du manioc en Afrique et ailleurs. Le manioc est
consommé en RDC sous diverses formes dont les plus répandues sont la chikwange et le fufu.
« Les statistiques agricoles officielles en RDC indiquent que le manioc est la culture
vivrière la plus importante du pays. Il occupe la première place en volume et représente près de 75% de la production vivrière totale. Il est produit, transformé, commercialisé et consommé dans
toutes les provinces avec toutes les indications de revenus induits par les différents produits et services occasionnés. Le manioc entre dans les habitudes alimentaires de plus ou moins 70 % de
la population totale. Sa consommation moyenne annuelle par habitant est estimée à 450 Kg de racines fraîches. Elle est la plus élevée des pays de la SADC et probablement aussi la plus élevée au
monde. […] Le manioc représente environ 70 % des apports glucidiques de la ration quotidienne de 95% des congolais. Il lui est cependant reproché une certaine toxicité surtout lorsque la
transformation n'est pas correctement effectuée. Sa récolte échelonnée pendant toute une année et parfois plus, fait qu'il soit la plus importante réserve de nourriture. Les racines tubéreuses
peuvent être consommées crues, bouillies, grillées ou transformées. Les feuilles constituent un légume de base très apprécié par les congolais. » Robert Ngonde Nsakala dans "Racines et tubercules
en République Démocratique du Congo - Importance dans la sécurité alimentaire Contribution à l'amélioration de la production des statistiques" (http://www.fao.org/docrep/005/Y9422E/y9422e0b.htm)
Photo © Université de Kinshasa.