Négrophobie et égophobie - par Kwanzaa Millenium

Publié le par Munsa Nzinga Kandombe

Voilà qui est bien envoyé ! Le "désengluage" psychopathologique de certain(e)s prendra du temps ou sera peine perdue. Dans tous les cas la rupture sans concession est la seule issue positive et saine. Mon Frère Kwanzaa, une fois de plus tu mets "la machette là où ça fait mal" pour le bien de toutes et tous. 
Je suis fondamentalement avec toi.

Munsa Nzinga Kandombe

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Les siècles de contacts forçés que le monde Africain a subi avec les agents extérieurs ont gravement ravagé le psychisme des communautés Afro-descendantes contemporaines, plus particulièrement celles s’insérant à intensité variable dans la civilisation « universelle », l’occident globalisé. Ces contacts s’étant toujours noués au détriment des sociétés Africaines, la négrophobie est devenue de manière plus ou moins explicite un des éléments marquant fortement la psychologie collective mondiale, sans forcément verser dans un racialisme digne des temps coloniaux, l’Africain reste un être hors-norme en tous points dans ce système de pensée qui, inconsciemment, bloque fortement l’intégration des Africains dans les sociétés gagnées par la civilisation globale et ce même lorsque ces sociétés sont situées sur leur continent.

En principe, la negrophobie ne devrait pas affecter les communautés Afro-descendantes libérées d’une domination externe officielle ou officieuse attendues que celles-ci, toujours en principe, auraient dû profiter de leur émancipation pour renouer avec un système de valeurs, une conception du monde les replaçant comme la norme en terme d’humanité. Or il n’en est rien, ni Haïti libérée du colonialisme esclavagiste, ni l’Afrique subsaharienne post-indépendances, ni l’Afrique du Sud post-apartheid ne sont parvenues à se rendre insensibles à la négrophobie, pire encore, toutes les communautés noires déracinées ont développé des réflexes d’égophobie, cela est d’autant plus paradoxal que toutes se plaignent fréquemment de la négrophobie. Il faut donc croire que tous les mouvements lutant pour la dignité des communautés afro-descendantes ont en fait lutté pour que les noirs soient acceptés dans la « civilisation universelle » comme des communautés d’individus blancs à peau noire ce qui explique bien pourquoi la civilisation la plus antique de toute l’humanité se retrouve aujourd’hui dans tous ses traits maquillée comme une voiture volée.

La négrophobie étant conçue schématiquement comme le fait de non noirs « qui n’aiment pas les noirs » et donnent à leur désamour différents motifs le plus souvent très discutables en matière d’objectivité est une préoccupation première des individus s’assimilant à la « race noire », elle est telle que ceux-ci, dès qu’ils en ont l’occasion, consacrent une remarquable énergie à la « combattre » par le biais d’associations bidons, de revendications de représentation et de plaintes en tous genres. Cela n’est que la manifestation d’une grande immaturité communautaire et individuelle puisque cela souligne le fait que les communauté noires, ne voulant pas assumer seules les responsabilités de la prise en main autonome de leur destin ressentent le besoin obsessionnel de se faire accepter des peuples étrangers sans lesquels ils ne sauraient imaginer leur avenir. C’est ainsi qu’au lieu de promouvoir l’entreprenariat, les leaders communautaires mendient pour la fin des discriminations à l’emploi ou pire encore pour l’institution de politiques de « discrimination positive », qu’ils réclameront une meilleure visibilité médiatique des individus de leur communauté au lieu de créer des médias à leur image ou encore qu’ils demanderont des passe-droits dans les systèmes éducatifs au lieu d’interroger la compatibilité des dits systèmes avec leurs spécificités socio-culturelles, ce qui reviendrait à admettre que l’Afro-descendant n’est pas un blanc à peau noire, chose inadmissible. Le noir est donc pour beaucoup ce voisin gênant qui par manque de volonté de construire sa propre maison frappe à la porte de la votre pour y avoir une place, jamais assez bonne à son goût et il en devient finalement insupportable et ne fait que confirmer les préjugés que vous aviez à son égard.

Sans surprise, les personnes les plus exposées et sensibles à la négrophobie sont celles qui auront les plus forts penchants égophobes. Qu’il s’agisse de la négrophobie des mots, de la négrophobie des images, de la négrophobie de l’inconscient collectif, la négrophobie des conventions ou encore de la négrophobie des comportements; le résultat est pour celui qui en est « victime » la renonciation identitaire, pour être mieux apprécié de l’autre, qu’il s’agisse d’un non-noir ou d’un noir mieux « dénégrifié », celui qui incarne le progrès, la modernité, l’aisance. Cette égophobie tend à se manifester essentiellement dans la forme, selon les couches sociales, les outils de dénégrification sont essentiellement destinés à modifier l’apparence sans pour autant que suive l’essence. Les individus issus des élites Africaines par exemple fleuriront en gymnastique verbale lorsqu’ils s’exprimeront dans la langue du colon, quand bien même le discours en lui même est vide de sens, les Africains brillent dans les championnats de scrabble francophone mais tout laisse à penser qu’ils n’assimilent pas le sens des mots dont ils apprennent les subtilités orthographiques. Dans la philosophie de l’Etat, celui-ci dans la forme se veut républicain, démocratique et unitaire, le pays se veut intégré au choix à la sphère culturelle francophone, lusophone ou anglophone, dans le fond il est oligarchique, dictatorial, divers et culturellement Africain ou Créole dans le cas d’Haïti. Chez le petit peuple, la peau que l’on aime afficher est jaunâtre et imparfaite (ce n’est qu’un dommage collatéral), la langue que l’on aime parler est un argot urbain infesté de perversions de la langue coloniale, il en est une version bas de gamme, celle des illétrés, la chevelure que l’on montre est artificielle, souvent de mauvais goût et en piètre état et l’habit suit d’une étrange manière les tendances de la mode internationale, avec un temps de retard, le temps que les tenues démodées arrivent sur le marché de l’occasion ou que les usines se décident à se débarrasser de leurs invendus.

Chantal Biya, première dame du Cameroun pose fièrement aux côtés de Paris Hilton, héritière millionnaire devant sa célébrité à la diffusion virale sur internet de ses ébats sexuels puis à ses frasques répétées et médiatisées... Cela en dit long sur l'importance du paraître au détriment de la vertu.

Je ne parle pas de négrophobie ou de « racisme anti-noir » dans le sens où l’égophobe le plus souvent n’adhère pas aux théories racialistes, il a le plus souvent intériorisé les jugements porté par l’idéologie coloniale sur l’authenticité Africaine qu’il n’aura pas de difficulté à assimiler à la sauvagerie, une forme inférieure d’humanité. Pour autant, il est convaincu que par mimétisme n’importe quel noir  peut se faire l’égal d’un non noir, d’un occidental plus précisément et ne croit pas en une tare génétique mais plutôt à une nécessité d’évolution par l’occidentalisation. Il ne faut pas réduire l’égophobie à un complexe racial, le noir est avant tout amené à dénaturer son identité dans le but d’arborer dans l’apparence les attributs de l’aisance, de la gloire, de la modernité, ceux-ci étant contraires à son état d’origine plus associé à la misère, à la défaite et à l’archaïsme. Et ce fait est universel, toute classe psychologiquement dominée a pour ambition de ressembler à la classe dominante plutôt que de la dépasser en conservant son identité, le prolétariat aspire plus s’assimiler à la bourgeoisie qu’a créer un prolétariat chic. Au contraire, lorsque deux groupes ne partagent pas le même système de valeurs, ils tendent à entrer en compétition, si parfois ils s’échangent quelques procédés et influences, leur fierté les garde de l’égophobie et il ne faut pas s’étonner de retrouver dans l’Extrême Orient ou dans le monde Arabe et dans les diasporas formées par les individus issus de ces régions des formes d’aisance et de prospérité n’ayant rien à envier à l’occident et que l’Afrique et ses enfants n’atteindront jamais en s’inscrivant dans le premier schéma, celui de la domination psychologique qui à l’échelle d’une population est synonyme de domination culturelle.

Publié dans Objectivité

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